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Une histoire d'amour
samedi 30 juin 2012 | Posté par Crapouns à 23:24

Un petit billet sur le mâle de ma vie.

C'était en Novembre 2006, un mois après mon 1er emménagement à Bordeaux. La sonnette, une femme que je ne connais pas et lui. J'en ai placé une chez sa sœur, le sien ne supporte pas la vie en appartement.

Je le recueille, penaud, il est à mes pieds, couché, il n'en bougera pas. On signe les papiers de cession et la dame s'en va.

Il est noir, 15 kgs, et des poils, beaucoup de poils. C'est pas mon style à la base, mais il a des yeux ... des yeux qui te font comprendre ce qu'est l'amour. Il s'appelle Kalhy, quel drôle de nom pour un mâle, il a 5 ans, a fait un passage par la SPA quand il était chiot, il n'est pas à jour de ses vaccins, est bourré de puces, et il me regarde, m'observe, comprend que je suis la dernière.

J'ai changé son nom le 1er jour, le 22 Novembre, j'ai pas cherché bien loin, ça sera Benji, comme celui qui m'a brisé le cœur, au moins lui ne m'abandonnera pas, pas tout de suite.

Entre nous, c'est immédiat, c'est spontané, il me suit, partout, il sait que c'est moi.

Il est là quand je rentre le soir du boulot, toujours content de me voir.
Il se blottit contre moi quand je regarde la télé le soir.
Il pose sa patte sur mon coeur et lèche mes larmes quand l'homme est parti, sans ménagement.


Benji, c'est le mâle de ma vie, même quand il défonce la poubelle, même quand il est malade et que j'annule une soirée pour le veiller, même quand il pleut et qu'il faut le sortir, même quand il me lèche la trombine le matin avec son haleine fétide, même ...

Mon Kikinou, tu as eu 11 ans, et tu es bien le seul à qui j'ai dis je t'aime.








Jeu des 7 erreurs
mardi 19 juin 2012 | Posté par Crapouns à 22:28

Entrez dans une pharmacie.
Regardez les deux femmes en blouse blanche derrière leur comptoir. Vous avez 10 min.

La différence entre un préparateur en pharmacie et un pharmacien, pour le patient lambda, ne saute pas de suite aux yeux.
Ah si, le badge, quand il y'en a un. Préparateur : Mortier et Pilon. Pharmacien assistant : Caducée. Titulaire : Pas de blouse, parfois en costume-cravate, parfois en jeans-baskets.
Ca c'est le dessus de l'Iceberg.

Les études :

Pharmacien : 6 ans de fac, un concours en fin de 1ère année, une thèse un peu quand il veut. De la fiesta beaucoup, des filles, des mecs, des vieux, des jeunes.

Préparateur : 2 ans de CFA en alternance, 1 jour et demi de cours par semaine ou 1 semaine sur 3. Des pharmaciens râtés en tant que profs de pharmaco, des préparatrices en tant que prof de TP. Des filles, des filles, des filles. Certaines sont là par hasard mais ça leur plait. D'autres sont là parce que ... on sait pas trop pourquoi en fait. Les connaissances se font à 90 % à l'entreprise, donc c'est quitte ou double.

Autant vous dire qu'à la fin de leur cursus respectifs, les connaissances sont loin d'être équivalentes.
Un prep sait que le paracétamol c'est max 1g par prise, 4g par jour, un pharma peut te dessiner la molécule.

La pratique :

Un pharmacien est sous son entière responsabilité. Il fait une erreur (grave), il va en prison et en plus, il paye l'amende. Il peut être tout seul tranquille dans son officine, à boire des cafés, passer ses commandes, recevoir les commerciaux (la durée du rdv dépendra souvent de la profondeur du décolleté.)

Un préparateur lui, n'engage que sa responsabilité pénale, il va en prison, mais son employeur paye l'amende. Il ne peut pas être seul. Même si il dort, le pharmacien doit être là. Il range les commandes, fait les préparations (parce que quoiqu'en dise un pharma, non il ne sait pas faire, c'est votre boulot, merde), fait en sorte que la pharmacie ne ressemble pas à un taudis sans nom.

Dans les textes, un préparateur n'a pas le droit d'accomplir certaines tâches, dans la réalité, il doit savoir tout faire, ou alors le deviner.


Le salaire :


Le préparateur, à la sortie de l'école, touche grosso modo, le smic. Un peu plus si tu passes sous le bureau.
En fin de carrière, les plus chanceux, ou compétents, arrivent à obtenir 2000 euros net.

Un pharmacien, après la validation de son stage de 6ème année, sans thèse, touche 1500 à 1800 euros.
En fin de carrière, y'a pas vraiment de limite, mais y'a moyen de se faire plaisir, voir de passer à mi-temps.

Un pharmacien assistant te dira toujours qu'un préparateur est sous payé. Un titulaire oubliera bien vite qu'il a pu penser ça un jour.


Les possibilités de carrière :

Le préparateur peut exercer en officine de ville, ou en hospitalier, un an de spécialisation.
Il peut être commercial pour des groupes pharmaceutiques ou parfois visiteur médical.

Le pharmacien peut exercer en officine de ville, en milieu hospitalier, en industrie.
Il peut être commercial pour des grossistes, des groupes pharmaceutiques.
Il peut racheter sa propre pharmacie et être le Boss.




J'adore mon métier, mais je rêverais d'être pharmacien.





Un sac en tissu avec plein de coeurs roses et blancs
dimanche 17 juin 2012 | Posté par Crapouns à 11:44

Vendredi soir.
On boit un verre de vin en terrasse, on mange un plat Thaï excellent, cette soirée entre filles est vraiment agréable.  Il est 1h quand on se quitte, 1 texto, "je suis au bar rejoins moi".

1h20, arrivée dans son bar fétiche, on discute, on boit notre bière, on fume, on rigole.
1h45, le bar va fermer, il a ses entrées, nous on a le droit de rester. Je vais m'en griller une dernière à l'air.

"Chris, c'est toi qui a mon sac ?"
"Non, pourquoi ?"
"On me l'a volé."

Dans le doute, ils cherchent, en haut en bas, dans les toilettes, derrière le bar.
Entre 2 sanglots, je leur dis moi, que je l'avais posé sur le tabouret où j'étais assise. Mais j'ai bu, un peu trop, alors ils ne me croient pas. Jamais ça n'est arrivé qu'on vole un sac ICI.

C'est la panique. Plus de clés, plus de papiers, plus de téléphone. Je suis nue.
Tout ce qu'il me reste, ce sont mes lunettes Mango, que j'avais mise sur ma tête pour discipliner la tignasse.

Je ne suis plus.
Il a ma carte d'identité, mon adresse, mes clés.
Il a mon immatriculation et le sésame pour prendre la poudre d'escampette avec Bolide.
Il a mon téléphone, le numéro de mes amis, mes photos, mes textos, mes alarmes.
Il a ce porte carte Lancaster, offert pour mes 18 ans, pour ranger le permis que je louperai la première fois.
Il a ce porte chéquier Lancel rouge, parce que j'adorais celui de Maman, alors elle m'en a offert un qui ressemblait.
Il a cette photo de Papa, à peine 20 ans, que j'avais gardé quand il a fait changer son permis.
Il a ces pendentifs, et ce collier que je gardais dans mon porte monnaie pour les faire réparer.
Il a ce petit cahier où je notais toutes mes pensées, comme elles venaient.

Il m'a pris ma vie quand il m'a volé ce sac en tissu avec des cœurs rose et blancs.


Je suis en trans', je respire mal, je pleures, et je répète inlassablement "je ne peux pas laisser ma voiture là, il faut que j'aille bosser demain".

Il me convainc, appelle un taxi, on va chercher le double à la maison.
Il escalade le portail, heureusement, la maison est ouverte pour les chiens. Il ne trouve pas.
Déjà 10 minutes que le compteur tourne. Il paye le taxi, on va trouver une solution.

J'envoie un mail à une amie qui a les clés de la maison, ça sera toujours ça pour demain.
J'appelle la banque pour faire opposition à la carte et au chéquier.
Je cries ma rage sur Twitter, elle est entendue. J'ai enfin le numéro d'une amie, elle ne dort pas.
Elle et son cousin ont un peu bu, c'est risqué, mais ils passent me chercher pour récupérer Bolide, je ne peux pas le laisser là-bas. Ils sont formidables.

4h30. Emeline me rappelle sur le numéro que je lui avais laissé dans le mail. Je passerai chercher les clés plus tard.

4h45 Bolide est toujours là, avec mes clés de maison dedans, ouf. On fait un petit tour du quartier pour voir si il n'a pas balancé mon précieux quelque part, on cherche une aiguille dans une botte de foin.

On finit par rentrer, une douche pour me calmer et je vais dormir un peu.
A 9h, j'appelle le boulot, je ne viendrais pas travailler aujourd'hui, je dois porter plainte.

Aujourd'hui, c'est mon anniversaire, et je n'ai plus rien, à part mes amis, qui sont formidables, et qui me font oublier qu'hier, il m'a pris ce sac en tissu avec plein de cœurs roses et blancs.




Satisfaction
mercredi 13 juin 2012 | Posté par Crapouns à 13:22

La vie de tous les jours, sans blouse ni paracétamol, apporte son lot quotidien de petits moments de bonheur.



Le chien qui n'a pas mangé la poubelle, alors que tu l'as laissée traîner, au milieu du salon pour penser à la sortir. Gentil Kikinou.

Ce mec, qui te siffle et te dit que tu es hyper sexy dans ta robe noire fétiche. Oui, tu pestes, les mecs, tous pareils, mais au fond de toi, t'as le sourire jusqu'aux pattes d'oies.

Cette place, en plein centre ville, qui t'attendait sagement en ce samedi soir, devant le bar où tu as rendez-vous.

Ce jean, taille 42, que tu n'as pas porté depuis une éternité, le lycée, peut être bien le collège, et qui accueille enfin ces fesses qu'il a rejetées pendant tout ce temps.

Ce fou rire avec une copine, devant une vidéo ridicule où un mec se casse lamentablement la gueule.

Ce matin, les yeux à peine ouverts, où tu te dis que cette vie, c'est celle que tu voulais.



J'ai la chance de vivre de tels moments au boulot, quasi quotidiennement.



Ce linéaire, qui ne ressemblait à rien, déodorants pour les pieds, Cicabiafine, Eau de Cologne ... T'enlèves, tu dépoussières, tu reposes. Tu enlèves de nouveau, tu changes la disposition. Ca ne va toujours pas, rebelote. 2 fois, 10 fois, 20 fois. Jusqu'à ce que tu sois satisfait. On montre à la cheffe, ça lui plaît, tu gonfles les seins et tu es heureuse.

Cette interaction, Clarithromycine/Seglor, avant même que Winpharma n'affiche son alerte. Et oui messieurs dames, j'en sais des choses.

Cet instant fugace, où tu apprends quelque chose à Pimprenelle. C'était l'utilisation du Dento-Plaque, mais y'a un début à tout.

Cette fin de jeudi après midi, où tous les semainiers sont finis, vérifiés, livrés.

Ce croissant aux amandes qui t'attend à côté du café, parce que Boss, il est sympa, et il connait tes goûts maintenant.

Cette parole de la patronne "On est très contents de travailler avec vous, c'est un bonheur au quotidien".



La vie n'est pas rose, loin de là, mais tous ces petits moments, partagés ou non, ça met un peu de vaseline dans ma vie, pour que le mauvais me glisse dessus, et s'en aille.





Pharmacien VS Médecin
mardi 12 juin 2012 | Posté par Crapouns à 12:50

Dans toutes les officines où j'ai travaillé, j'ai toujours senti ce conflit latent entre pharmaciens et médecins.
D'un côté les charlatans, de l'autre les épiciers.


Ring 1 ...Crochet du droit.


Le charlatan, travail à la chaîne.
Il ne fait jamais d'ordonnance renouvelable. Tous les mois, il va voir Mme Tranquille, qui prend le même traitement depuis 30 ans, recopie l'ordonnance, encaisse 23 euros.
Il fait des ordonnances pour des personnes qui ne sont pas là en consultation, voire même, il laisse la secrétaire les rédiger, pour que Mr Inquiet passe les chercher directement à l'accueil.
Les interactions médicamenteuses, il connait pas, ou plus probablement, il s'en tamponne.
La plupart du temps, il oublie un médicament pour traitement chronique.
Il n'explique rien, jamais, ni l'utilisation d'un Babyhaler à une maman paniquée, ni le changement de dosage à Mme Cholestérol parce que son bilan est bien meilleur.
Il juge, énormément, la gamine de 16 ans qui est passée le voir pour une IVG et qui arrive chez nous, en pleurs.

Grosso modo, les patients, c'est le cadet de ces soucis.


Ring 2 ...  Uppercut du gauche.

L'épicier, vendeur de bonbons.
Il délivre tout, sans ordonnance, sans historique, sans poser de questions. Stilnox ? Combien de boîtes ?
Il ne connait pas le nom de ses plus fidèles patients, à vrai dire, je ne sais pas s'il reconnaitrait sa propre mère, qu'il a vendue aussi.
Les interactions médicamenteuses, il connait pas, ou plus probablement, il s'en tamponne.
Il fraude, money is money. Votre mutuelle rejette la facture ? On la fait passer sur celle de la voisine, qui est chez Ociane aussi.
Il vend du miel, de la crème Nivéa et même du jambon.
Il n'explique rien. Y'a des notices, c'est pas pour les chiens.
Il juge, énormément, la gamine de 16 ans qui est venue chercher sa pilule du lendemain, à qui il a demandé la carte d'identité pour être sûr qu'elle était mineure, qui ne l'avait pas sur elle, et qui est repartie sans rien, en pleurs.

Grosso modo, les patients, c'est le cadet de ces soucis.


Ring 3 ... On souffle un coup.

Il est évident que des incompétents, il y en a, dans tous les domaines, et notamment quand on aborde la santé.
Mais pour autant, doit on être constamment sur la défensive ?

C'est tout bonnement insupportable d'appeler un médecin, quelque soit la raison, et de s'entendre dire, "OUI JE CONFIRME", comme si on était des benêts.

C'est tout aussi nul (et interdit) de critiquer ouvertement le jeune médecin du coin parce qu'il a mis un peu de temps à déceler la crise de goutte dans le poignet de Mme Hypocondriaque.


Et si on faisait la paix, et qu'on essayait de travailler ensemble, parce qu'au final, le patient, c'est notre principal soucis.







Vrai ou Faux
dimanche 10 juin 2012 | Posté par Crapouns à 15:43

Parlons un peu de génériques, cassons les idées reçues, arrêtons de croire les médias.


Alors pour commencer, un générique, c'est quoi ?

Un médicament, avant d'être mis sur le marché, demande entre 10 ans et l'éternité de recherches. Il faut trouver la molécule, faire des tests, d'abord sur les animaux, puis sur les humains, calculer si le résultat mérite tous ces effets indésirables. Ca prend donc du temps, et beaucoup, beaucoup d'argent.
Pour tout ça, les laboratoires qui sortent de nouvelles molécules, ont le droit de l'exploiter exclusivement pendant 10 ans. Histoire de rentrer dans leurs frais, bah oui.

Au bout de 10 ans, leur formule secrète tombe dans le domaine public. Du coup, tout le monde se rue dessus, fait une copie, vérifie le dosage, et roule ma poule, ça arrive chez nous.
Ils ne payent pas d'éprouvette, ni de microscope, ni d'humain qui acceptent potentiellement de se transformer en Elephant-Man. C'est la raison pour laquelle, les génériques sont moins chers, parce que des frais, y'en a peu.

La plupart du temps, les labos qui commercialisent le princeps*, proposent avant tout le monde un générique, qui sort des mêmes chaînes de fabrication, mais qui change de boîte. Et oui, le Plavix® et le Clopidogrel Winthrop, c'est tout tout pareil, ya rien qui change, sauf la boîte, et le nom.

C'est quoi ces noms à coucher dehors ?

Valsartan Hydrochlorotiazide, Chlorexidine Chlorobutanol, Esomeprazole, Bromazepam ...
Tout ça, pour le français lambda, c'est du chinois, parce que lui il connait Cotareg®, Eludril®, Inexium® et Lexomil®.

Tous ces noms imprononçables, c'est les molécules. Ce qu'il y a dans votre comprimé. A votre pharmacien de reporter sur la boîte pour que vous ne soyez pas trop perdu.


Pourquoi le "vrai" c'est une gélule rouge et jaune et que le générique une gélule bleue et verte ?

C'est là que le bât blesse.
La molécule et le dosage sont les mêmes, c'est obligatoire, on l'a vu précédemment.
Mais, la forme galénique, le fait que votre comprimé est petit, rond et orange fluo, ça, ils ont le droit de le changer. Juste ça, rien de plus. Ca ne change en rien l'efficacité du médicament, ça change juste vos habitudes, et c'est complètement con, je dois bien l'avouer.


Maintenant que vous savez tout, prenons au cas par cas.

"D'habitude, j'ai de l'amlodipine Winthrop® et vous m'avez donné du Biogaran®. Ca me fait faire des cauchemars."
Non Mme, les cauchemars, c'est votre accident de voiture d'il y a 15 jours.

"Quand je prend de la clomipramine et pas de l'Anafranil®, ça me fait moins d'effets."
Non, enfin si. Il est prouvé que pour tout médicament, il y a un effet placebo, plus ou moins, mais il y en a toujours un, d'autant plus quand on parle des traitements psys.
Alors, peut être que ça marche moins bien, mais c'est dans votre tête Mme.

"Tout ça, c'est pour engraisser les labos pharmaceutiques."
Effectivement, mais que vous preniez le princeps ou le générique, c'est pareil. Sauf qu'en acceptant le 2nd, vous faites faire des économies à la sécu.



La France est un pays de liberté de choix, c'est pourquoi vous pouvez, malgré tout ça, refuser les copies.
Votre médecin doit donc, à côté de chaque ligne, apposer la mention NS ou Non Substituable, dans le cas contraire, le pharmacien a le droit, et même, dans les textes l'obligation, de vous refuser le tiers payant**.

Alors, est ce que ça vaut vraiment le coup d'avancer des 10aines d'euros de traitement par principe ?


*Le princeps est le médicament d'origine, celui qui est arrivé en 1er sur le marché.
** Le tiers payant c'est le fait que votre pharmacien avance pour vous les frais. Il paye votre facture et se fait ensuite rembourser par votre sécu et votre mutuelle, ou pas.







L'envers du comptoir
jeudi 7 juin 2012 | Posté par Crapouns à 13:05

Il est 9h à Pharmacity. Bravant la boue en ballerines roses j'arrive à destination.
Enfilage de blouse, cafetière en marche, la journée peut commencer.

La commande de la veille n'a pas été rangée, celle du matin attend sagement. Je scanne, Je compte, j'étiquette.

Ding. C'est Bernadette. Je l'aime bien cette vieille femme, parce que, 3 fois par semaine, elle emmène les viennoiseries. Une pour chacun, et un bonus pour le patron. Elle se plaint de la vieillesse, de ses articulations et s'en va. C'est sa sortie. Bernadette elle est pas chiante, elle m'appelle Nadine, mais ça ne me dérange pas.

9h30, arrivée de Pimprenelle, avec 15 minutes de retard, comme d'habitude.

On s'organise. Elle rangera la commande et je m'occuperai des maisons de retraite. Elle fait la gueule mais tout le monde vaque à sa tâche.

Ding. Mme Débordée entre avec Brandon et Kimberley. J'angoisse, ils touchent à tout. Elle a 3 ordonnances. Une pour elle, des anxiolytiques, tu m'étonnes, deux pour les enfants, paraitrait qu'ils ont de la fièvre. Mouais. On se dépêche parce que la petite s'impatiente, elle chouine.

On range le bazar, ils ont déchiré une boîte de 1er Cru les chiens, on fera reprendre par Caudalie, tant pis.

10h30, on reprend les ordos des foldingues. Tercian, Olanzapine, Diazepam, Zopiclone, quasiment toujours les mêmes traitements, j'enchaîne rapidement.

11h55. Bientôt l'heure de manger, mon ventre grogne, j'ai fait tout ce que j'avais à faire, et même un peu plus. Pimprenelle range toujours ses boîtes de Doliprane.

11h58. Ding. C'est Mr Subutex, il est pour moi. Joie.
Stylo rouge, ordonnancier, coffre, photocopie, je suis rodée.

12h15 Je suis enfin dans ma voiture.
Un tour sur Twitter, sortir le chien, avaler un bout de pain avec du beurre et 1L de café, et on est reparti.

14h. "Ce n'est que moi". La patronne est restée entre midi et deux, elle a fait 5 patients intéressants, elle est de bonne humeur.

15h Le patron arrive à son tour. Le robot ronronne, il nous attend.
Les bonnes soeurs, on les fait à 2, parce que quand même, elles sont un peu plus de 80 et elles en avalent des comprimés.
On programme, on sélectionne et c'est parti.
L'automate nous dit que dans les cases 5, 23, 27 et 58, il faut 1/4 de Previscan. Je fractionne et je parle à voix haute : 5, 23, 27, 58.

17h. Ding, ding, ding, ding. On lâche tout et on va renouveler les traitements, conseiller, rassurer.

18h. Dring Dring, c'est le fax. On l'aime pas celui là. Il nous annonce toujours des urgences antibio ou des changements de traitements. On s'est pas trompé. Je prépare tout. Un petit mot sur l'en-tête, Mr Findevie est décédé. Bon, je vais annuler son semainier et on avance.

18h50. Mme Crado. Elle et sa famille ont toujours la gale, ou des vers, ou des mycoses, ou tout en même temps. Là, ils ont des verrues, le médecin a prescrit une préparation. Ils partent en vacances demain.
Ok, ok, ok. Je m'y mets.
Acide Salicylique 2 g, Acide Lactique 2 g, Collodion 10 g. Je la connais par cœur, 3 flacons à faire, en 30 min j'ai fini.

19h30. Avec une demi heure de retard, la journée se termine.

Demain sera un autre jour et j'ai vraiment hâte d'y être !




Mais ...
mercredi 6 juin 2012 | Posté par Crapouns à 12:54

J'ai toujours été carriériste, depuis mon 1er petit boulot chez Quick où, au bout d'un mois, je me voyais manager.
La gestion d'une équipe, j'ai ça dans le sang.

Au fil de mes publications, vous avez pu sentir l'amour, parce que c'est le mot, que j'ai pour mon métier.
Mais ... Parce qu'il y a toujours un mais.

La possibilité d'évolution de carrière, outre l'aspect financier, est nulle.
Zéro, nada, queudalle. Toute la vie, tu seras derrière ton comptoir, tu rangeras des boîtes.

Pas que tout ça me déplaise, c'est évident, mais, pour le moment, une préparatrice ne peut qu'attendre son chèque à la fin du mois, toujours le même montant, quelques soient ses responsabilités ou son implication dans la bonne marche des affaires.

Alors oui, certains titulaires offrent des primes, voire même un intéressement aux bénéfices, mais ils sont rares.

Une pharmacie de taille moyenne, qui marche un peu, n'est pas viable sans nous.
Mieux vaut embaucher 2 preps diplômées et compétentes qu'un pharmacien thésé à mi-temps.
J'exagère à peine.

Le fait est que, au jour d'aujourd'hui, une préparatrice n'a pas le droit d'avoir des parts dans une officine.
Pas 10%, pas 3%, zéro, nada, queudalle.

Alors oui, à l'école, on nous fait miroiter qu'un décret est en pour-parlers depuis une dizaine d'années et que ça finira bien par passer.

Je garde cet espoir, pour un jour me dire que, ce petit bout de comptoir, tout petit rikiki, il est à moi.




Pimprenelle
lundi 4 juin 2012 | Posté par Crapouns à 20:26

Pimprenelle, c'est cette collègue, un peu limitée intellectuellement, complètement inintéressante humainement.

C'est cette collègue, qui s'extasie quand tu lui dis que tu as passé ton dimanche en jogging à manger de la glace devant Secret Story.
C'est cette fille, qui n'a pas vraiment de vie en dehors de la pharmacie et qui se projette dans la tienne.
C'est cette employée, qui se contente du minimum, submergée par peu de choses, qui reste sur ses acquis.

Sauf que dans notre métier, les acquis ne suffisent pas. Il faut se former, s'informer, constamment : nouvelles molécules, nouveaux effets indésirables, retraits du marché, tout est continuellement en évolution.

Pimprenelle fait des erreurs, pas des moindres, et elle s'en fout.
Les patients ne l'aiment pas, et préfèrent attendre que quelqu'un d'autre se libère.

Mais, au lieu de se remettre en question, elle s'obstine à penser que rien ne vient d'elle.

Travailler avec ce genre d'individu est épuisant.
Passer derrière pour vérifier une tâche que tu aurais fait toi même en 5 minutes, la couvrir face aux patrons, parce qu'au fond, elle n'est pas méchante pour 2 sous.

A un moment donné, tu dois aussi te protéger toi, ton boulot. Tu n'en rajoute pas, mais tu ne nies plus, te ne trouves plus d'excuses, parce que, contrairement à elle, le matin, tu te lèves avec le sourire.

Son travail, elle le vomit.
Mon travail, je le cajole.

C'est la toute la différence entre toi et moi, Pimprenelle. Tu ne te vois pas derrière un comptoir dans 5 ans, et moi, je me vois mourir dessus.




The Voice
| Posté par Crapouns à 09:50

Je n'ai jamais aimé voir débarquer à l'improviste la famille ou les amis, sur mon lieu de travail, en officine ou ailleurs. Sous prétexte que votre bureau est en accès libre, tout le monde se permet de venir "voir", "faire un coucou", "parce que je passais devant, alors je me suis dit, c'est l'occaz' ".

Oui, mais, non. Pour moi, une visite surprise c'est comme un réveil en fanfare, j'ai horreur de ça.

Au travail, tout le monde met un masque, une carapace, d'autant plus quand on côtoie des cons patients toute la journée.
Il y a une telle concurrence en ville entre officine que la fidélisation de la patientèle est un des rôles premiers de la préparatrice ou du pharmacien. Les gens qui achètent, c'est de l'argent qui rentre, et moi j'ai un loyer à payer.

Alors même que dans la vie je suis qualifiée de fofolle, je parle vite, fort, et avec les mains, au travail, on me dit que je suis posée, ma voix est douce et chaleureuse.

La plupart du temps, j'arrive à garder le sourire, même quand les patients sortent des inepties.
"Moi du Doliprane (1g), j'en prends 8 par jour"
"Mr Dupont, c'est un peu beaucoup, c'est pas très bon pour votre foie"
"Mais j'ai MAL, vous savez pas ce que c'est vous, vous êtes jeune."
"Voyez avec votre médecin, il changera de médicament"
"C'est le médecin qui m'a dit de faire ça".

Oui oui oui oui. Je veux bien croire que certains médecins se fichent de leur patient, mais là non, mauvaise foi avérée. Mais je reste zen, et j'arrive tant bien que mal à lui faire entendre raison.

Vous me direz que c'est mon job, que je l'ai choisi, et je vous dirai, évidemment. Mais pour gérer tout ça 10 fois par jour, j'enfile ma cape de super héros aka ma blouse et je prends ma voix, tous les matins, inlassablement.

Venir me voir sur mon lieu de travail, c'est comme une intrusion, c'est comme prouver à la face du monde que je suis un faux, et ce n'est pas vraiment ça. C'est juste que comme tout le monde, ou presque, on a 2 facettes, celle de tous les jours, et celle pour répondre à la téléphoniste de Boiron.



C'est l'heure de mes médicaments, je prends mon Zyprexa et ça va bien se passer.




Mister D
dimanche 3 juin 2012 | Posté par Crapouns à 14:05

Mister D c'est le titulaire de mes rêves. Il aurait été plus jeune, plus grand, moins père, moins phobique des chiens, j'aurai pu tomber amoureuse, ou pas. Mais ça restera quand même un des hommes qui m'aura permis de construire ma vie.

Je ne lui ai pas rendu la tâche facile pour autant. Nombreuses fois je ne suis pas allée travailler, sans raison, juste par flemme. Tous les jours j'étais en retard. J'avais toujours des excuses plus bidons les unes que les autres. Mais il me croyait, du moins, il faisait semblant, je le savais, il savait que je savais.

Je me souviendrai toujours de mon entretien. Je suis arrivée, au mois de Juin, la bouche en cœur, CV dans la main et habillée comme une clocharde. On est allés dans le bureau. "Vous savez faire le café ?". J'ai dit oui. Il a dit banco. J'ai commencé le 1er septembre.

On a passé 2 ans ensemble. Les 2 années officinales les plus belles de ma courte carrière. On a travaillé, un peu, on a rigolé, beaucoup, on a bu des cafés, à la folie.

Il m'a donné la passion de mon métier, le fait qu'aujourd'hui, je ne suis pas trop mauvaise dans ce que je fais.

Alors pour tout ça, Mister D, MERCI.




Tu veux faire quoi quand tu seras grand ?
| Posté par Crapouns à 12:30

Cette question m'a toujours parue incongrue. Du haut de mes presque 1m80, j'ai toujours été grande.
Mais il a bien fallu y répondre un jour.
A 10 ans, je voulais être avocate, parce que la vie d'Ally McBeal m'a toujours fait rêver.
A 12 ans, je voulais être médecin, puis chirurgien esthétique, parce qu'une copine de classe avait un bec de lièvre.
A 15 ans, je voulais être monitrice d'équitation, les chevaux, c'est mon dada.
A 16 ans, à la veille de la validation des fameux "vœux d'orientation", je voulais être vétérinaire.

Bon, aujourd'hui, je ne suis rien de tout ça. La crise d'adolescence et les profs qui mettent des bâtons dans les roues de la forte tête ont eu raison de mes ambitions.

Alors, j'ai fait plein de choses, je suis passée sur les bancs de la fac, plusieurs fois, pour quelques mois, voire quelques jours : arts du spectacle, lettres modernes, anglais.

J'aurai pu faire ce que je voulais, une faculté d'apprentissage énorme, mais un poil dans la main plus gros qu'un baobab.
 C'était sans compter sur un paramètre qu'on prend trop peu en considération, les garçons. Ah les garçons, à 18 ans, c'est la chose qui nous parait la plus importante au monde, et on les suit, comme eux le font, on démissionne, on déménage dans une ville ou l'on ne connait personne et on se retrouve simple serveuse.
A 19 ans, ce boulot, on l'aime, l'argent rentre, facilement, 1er appart', 1er chien. La vie est belle.

Un jour tu entends une cliente dire à sa fille de 8 ans "Si tu ne travaille pas bien à l'école, tu finiras comme la dame, c'est ça que tu veux ?"
C'est le choc. J'ai envie de lui crier à cette mégère que j'ai eu mon bac avec mention sans réviser une seule seconde, que si je voulais, je pourrais être avocate ou médecin, ou vétérinaire. J'ai envie de lui cracher ma haine à la tronche.
C'est dans ces moments là, que tu appelles celle qui a toujours été là, en pleurs, "Maman, j'ai raté ma vie". A 20 ans.

Ma mère est formidable, elle m'a proposé de remonter à Paris, de payer mon loyer, à condition que je reprenne les études. N'importe lesquelles.
Diner entre amis, Christelle est là. On parle de mes doutes, de ma perdition. J'ai un bac L, qu'est qu'on peut faire avec ça ?
"Je suis préparatrice en pharmacie, grosso modo, comme un pharmacien, les responsabilités en moins. 2 ans d'études en alternance."

Je me renseigne, je m'inscris, je trouve un titulaire, et en septembre 2008 l'aventure a commencé.









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